Demande de rendez-vous aux chefs de groupe de la majorité municipale
Lettre d’anniversaire et demande de rendez-vous aux chefs de groupes de la majorité municipale de Bagnolet
Monsieur Di Martino, Monsieur Oliva, Monsieur Denouel,
En vous entêtant sciemment à choisir la destruction de la Bergerie des Malassis, l’abattage de la vingtaine d’arbres qui y vivent, l’exil du troupeau de chèvres et de brebis du quartier, le massacre de toute la vie qui se trouve dans le sol précieux de la Bergerie, et la disparition de ce lieu emblématique qui accueille, et c’est unique dans Bagnolet, toute la diversité sociale et culturelle des habitants de notre ville, vous reconnaîtrez que les valeurs et le projet politique que vous prétendez défendre n’est qu’une vaste opération de communication électoraliste.
Vous tentez, sans habileté et avec mauvaise foi, grâce à des éléments de langage dignes d’une époque révolue, à faire croire aux habitants, y compris aux citoyens qui vous ont élus, que la Bergerie ne sera pas détruite. C’est un mensonge, qu’il est aisé de démasquer, puisqu’il ne tient que sur sur une faible rhétorique révélatrice du peu de cas que vous accordez au vivant et au patrimoine présents dans notre ville. La voilà ! Cette supercherie, qui insulte l’intelligence de nos concitoyens et notre démocratie (locale) : La Bergerie ne va pas être détruite, elle va être déplacée. Sans commentaires.
Les plans d’aménagement de l’îlot Bergerie / Pêche d’Or que vous avez fourni lors des deux réunions de pseudo-concertation que vous avez orchestrées parlent d’eux-mêmes. Par ailleurs, notez bien que la relation de confiance que nous avons construite, depuis treize années de bons et loyaux services associatifs aux Malassis, rend notre parole probante auprès des habitants, et intacte notre capacité à les remobiliser et à susciter de nombreuses démonstrations de solidarité aussi variées que les enjeux écologiques, sociaux et démocratiques auxquels notre société fait face actuellement. .
Vous voulez détruire ce que vous prétendez défendre et encourager. Quel « drôle » de stratagème ! Personne ne le comprend. Il n’est pas trop tard pour refonder un partenariat digne de ce nom. Vous serez bientôt les seuls, à vous convaincre, que c’est un projet écologique et éducatif, comme vous le martelez, dans votre communication.
Nous sommes donc ceux qui nous levons une nouvelle fois, face à l’absurdité et à l’insensibilité de la technocratie, face au manque d’ambition et de courage politique, et face aux forces insensées et obscures qui fracturent notre société.
Nous ne sommes pas ceux qui s’opposent à l’ouverture de nouvelles classes et de nouveaux berceaux de crèches pour les enfants et les familles du quartier. Nous ne sommes pas ceux qui s’opposent à la construction d’une nouvelle école Pêche d’Or. Nous sommes ceux qui avons réclamé un meilleur projet d’école en mobilisant les citoyens pour l’annulation de la construction des deux bâtiments d’Eiffage et pour la désintensification du projet d’aménagement. Nous restons ceux qui réclament un projet de réaménagement qui rend possible les meilleures conditions d’épanouissement et d’apprentissage pour nos petits enfants, et les meilleures conditions de travail pour les enseignants et le personnel municipal.
Lors de la campagne des municipales, suite aux concerts de soutien, bondés d’habitants, vous vous êtes prononcés contre la construction des deux bâtiments sur la petite école Pêche d’Or et la Bergerie. Depuis un an et demi, vous n’avez pas fait évolué le projet de nouvelle école et de multi-accueils; le bâtiment que vous vous entête à vouloir construire est inadapté aux petits enfants par ses dimensions, ses matériaux et par son esthétique de centre commercial. Vous aviez un an et demi pour relancer des études et imaginer des formes et des contenus architecturaux et paysagers respectueux du patrimoine écologique, social, éducatif et culturel existant. Une nouvelle école ne peut être bâtie sur un tel gâchis.
Tout peut encore être repris, sans coût exorbitant pour la ville, avec un gain évident pour les enfants, les parents d’élèves et le personnel enseignants, et avec comme objectif une ouverture à la rentrée 2023. Nous allons vous proposer un autre projet d’école avec l’appui d’un architecte connu pour son soucis de l’intégration écologique et culturelle du bâtit, et pour son engagement dans la question sociale en permanente révolution. Du grain à moudre, donc, pour les architectes qui ont conçu l’école telle que vous la proposez, dans un contexte hyper contraint par l’aménagement que vous aviez validé initialement avec les deux bâtiments d’Eiffage qui confisquait l’accès à un sol vivant pour les enfants, et qui a fait naître ce projet d’école mastodonte avec comme excuse de tant de béton, un jardin sur le toit.
Ce jardin perché est, hérétique d’un point de vue écologique et anachronique dans un contexte de réchauffement climatique tant il va demander d’arrosage pour ne pas voir les végétaux qui le composent mourir chaque année; il constitue un surcoût absurde tant il demande de béton pour être porté par la structure de l’école alors qu’il est possible maintenant de conserver des espaces de pleine terre pour l’école et les enfants. Il est totalement inadapté à la petite enfance et aux circulations des enseignants avec leur classe.
Le surcoût de ce jardin sur le toit, gadget et obsolète est la marge financière disponible pour engager de nouvelles études pour une nouvelle école et un multi accueil, éco et co-construits, restants unis à la Bergerie des Malassis existante, qui, au passage, pour ceux qui ne l’ont pas compris, est aussi une école locale, pleine d’arbres et de vie, complémentaire de l’éducation nationale.
Je vous remercie une nouvelle fois pour votre attention, et, vous demande, puisque c’est mon anniversaire aujourd’hui, et le jour d’un conseil municipal, une faveur dans l’esprit de concertation qui vous anime : Je vous demande messieurs les chefs de groupes de bien vouloir me recevoir dans un futur proche – comprenez avant le dépôt de permis de construire du projet inacceptable auquel nous nous opposons – avec les architectes qui ont acceptés de travailler sur le projet alternatif que nous souhaitons défendre et vous transmettre. Vous êtes les seuls à pouvoir faire évoluer le projet, nous continuerons à vous aider à prendre les bonnes décisions; c’est votre rôle de trancher, et le notre de rendre possible le meilleur.
Dans l’attente de votre réponse, je vous adresse mes salutations vivantes,
Gilles Amar
Responsable de l’association Sors de Terre / Bergerie des Malassis