Réponse à Jean Claude Oliva, Chef du groupe Ecolos solidaires à Bagnolet, vice-président d’Est Ensemble

Réponse à Jean Claude Oliva, Chef du groupe Ecolos solidaires à Bagnolet, vice-président d’Est Ensemble

Monsieur,

En lisant votre réponse, je comprends votre faiblesse politique et intellectuelle : Vous pensez que tout le monde pense et agis comme vous ; vous pensez aussi que vous le faites mieux que les autres. Tout le monde n’a pas votre ambition, ni les moyens que vous vous accordez pour la soutenir coûte que coûte. Enfin, tout le monde ne court pas qu’un cheval, et n’est pas prêt à décimer la horde, pour monter haut perché, sur la bête déchue de sa liberté. Oui, même si vous n’y êtes pas habitué, et que cela chiffonne votre sensibilité, je vais continuer à m’exprimer avec franchise et sincérité.

Tout d’abord, je vous demanderais par simple politesse envers tous les habitants de Bagnolet et d’ailleurs qui font partis du collectif de la Bergerie des Malassis et de l’association Sors de Terre, de ne pas parler que de moi. Je suis désolé si je vous obsède, avec mes caprices, mais sachez que toutes nos prises de positions sont collectives, et qu’elles font remonter des questions sociales, écologiques, culturelles et démocratiques, qui se façonnent au contact des gens sur le terrain du quotidien et qui devraient vous concerner au plus haut point, vous, qui avez voulu être un représentant du peuple. Je ne suis qu’un simple scribe un peu urticant.

Nous sommes aussi très attachés à la précision et à l’honnêteté. Simplement deux réunions se sont tenues au sujet de l’îlot Bergerie / Pêche d’Or, vous étiez absent à la deuxième d’ailleurs, et, dans les deux scénarios qui nous ont été présentés, la Bergerie des Malassis était détruite. Une troisième réunion en visioconférence est prévue à 18h30 le mercredi 10 février, date d’anniversaire de mon premier chien. J’invite toutes les habitantes et habitants à y participer massivement en s’inscrivant via se lien rp@ville-bagnolet.fr .

Contrairement à ce que vous déclarez, La Bergerie n’occupe pas seulement 1500 m2. C’est ce que nous avons fait constater aux géomètres de la ville venus faire le relevé qui leur a été demandé. Nous partageons des espaces avec l’école Pêche d’Or, et ses pelouses ou ses passages, sont essentiels aux sorties et entrées du troupeau pour aller pâturer, et au bien-être des animaux. Nous partageons des espaces avec l’école, c’est ça qui est formidable. Les enfants des Malassis ont une ferme dans leur quartier, et certains, une ferme dans leur école. Une ferme qui est aussi une école. Et vous, vous voulez détruire tout ça, et nous faire passer pour des gens qui veulent placer leurs architectes. Et vous, vous avez placé qui ? Tout le monde n’est pas comme vous ; je vous l’ai dit au début de ma lettre.

Contrairement à ce que vous affirmez de loin, alors que vous êtes payé pour connaître les associations qui relèvent de vos fonctions, nous ne cherchons ni à maximiser La Bergerie des Malassis, ni à réduire le nombre de classes qui doivent être ouvertes pour l’accueil des enfants du quartier. Tout est dans le mot partage, je sors les violons. Vous aimez le violon Monsieur Oliva? Le partage. Le partage des espaces avec l’école, le partage de l’éducation des enfants, le partage de la sécurité sur le site, le partage avec la directrice, les enseignantes, la gardienne, son mari. Le partage de la terre avec les animaux, les plantes, les enfants, les visiteurs, … Quand le partage est tout azimut, l’espace, les mètres carrés se dilatent, et ne peuvent être enfermés sur des plans qui ne font pas dans la dentelle.

Le projet que nous portons, défendons et que nous pourrons vous présenter bientôt, ne réduit aucunement la nouvelle école, le multi-accueil et le centre de loisir. Nous remettons simplement en scène et en scelle, le partage de l’espace, la pleine terre, les arbres, les plantes, la vie, pour créer une école sensible et unique pour nos petits, faite de pavillons en bois qui vivront longtemps en harmonie avec la Bergerie des Malassis existante.

Avec l’annulation de la construction des deux bâtiments d’Eiffage, à laquelle vous dites avoir contribué, un autre champ de possibilité s’est ouvert. Les architectes qui ont imaginé l’école que vous voulez construire, étaient contraints par les bâtiments qui devaient être attenants. Etes-vous sûr qu’ils ne sont pas eux-même tentés par l’aventure d’inventer une nouvelle école ? Tout a changé, et vous choisissez l’immobilisme. Si j’ai rendez-vous avec moi-même comme vous l’écrivez triomphant, soyez donc, pour votre part, logique avec vous-même.

Vous vous plaignez d’un peu trop de verve dans les courriers qui vous sont adressés, d’un peu trop de détermination dans nos revendications et dans notre volonté de faire exister un débat, capital aujourd’hui, sur les bonnes pratiques écologiques et sociales en ville. Vous éludez totalement la question des valeurs dans votre discours, vous feignez de ne pas vous rendre compte qu’il est question de vies humaines, animales, végétales et de liberté. Vous tentez de salir une association qui travaille sérieusement et intelligemment depuis treize ans aux Malassis. Oui c’est ce que vous faites, en reprochant au lieu le plus ouvert de Bagnolet, La Bergerie des Malassis, de ne pas être ouvert 24h/24h ; c’est ça le comble. Sans compter les espaces publics que nous gérons et animons, sans compter les déplacements du troupeaux dans la ville qui ravissent petits et grands. Sans compter Monsieur Oliva, que lorsque la Bergerie est fermée, c’est parce que nous travaillons dans d’autres ville pour financer la Bergerie, ferme gratuite et ouverte à tous depuis dix ans à Bagnolet, pour avoir de quoi nourrir les bêtes, pour pouvoir organiser des événements culturels de qualité, ouverts à tous, pour planter des vergers en pieds d’immeubles, pourquoi, pourquoi ?

Pour être et rester, dans ce quartier formidable qui ne cesse de subir les coups de boutoirs d’un urbanisme amateur et aveugle alors que toutes les graines d’un futur désirable sont déjà semées.

Salutations Caprines.

Pour lire le courrier de Jean Claude Oliva auquel nous répondons suivez ce lien :
https://ecolossolidaires.org/le-rendez-vous/