Présentation rapide de la bergerie

Après trois ans de création de jardins pédagogiques collectifs de pieds d’immeubles, à Bagnolet et dans d’autres communes, nous tenons depuis déjà dix ans, une ferme de quartier ouverte à tous, tous les jours, et qui accueille des milliers de visiteurs tous les ans.

La Bergerie, élevage extensif de chèvres et de moutons en pleine ville, structure pédagogique innovante aux nombreux partenaires spécialisés dans le handicap, l’insertion sociale, ou l’insertion professionnelle de publics fragiles, atelier de paysage pour une gestion véritablement écologique d’espaces verts publics, et lieu culturel qui organise de nombreux concerts gratuits notamment. Douze ans de travail, de joies, d’étonnement, d’apprentissages, et de rencontres avec les habitants, autour d’une aventure authentique et porteuse d’espoir, ce qui n’a pas échappé à la plupart des gens et à de très nombreux médias qui y ont vu une occasion malheureusement trop rares, de parler positivement de notre banlieue et de nos cités.

La Bergerie c’est avant tout, une célébration de notre territoire, de son histoire, et de ses habitants. Ce n’est pas seulement l’aspect spectaculaire d’un élevage en ville ; ce n’est pas le gadget de l’agriculture urbaine, alors que tous les terrains de pleine terre disparaissent. Notre richesse, en banlieue, et en Seine Saint Denis en particulier, c’est la diversité culturelle des habitants. Notre département est un reflet de l’histoire du monde, avec ses joies et ses peines. Notre principale victoire, est la réunification des séparés. Ceux qui connaissent la Bergerie, savent qu’ils peuvent rencontrer des personnes de tous âges et de tous horizons socio-culturels ; en cela, elle est unique.

Nos partenariats sont à l’image de la Bergerie. Depuis douze ans nous renouvelons des projets pédagogiques et d’insertion sociale auprès d’enfants et d’adolescents handicapés ; nous travaillons avec Emmaüs Alternatives pour l’insertion professionnelle de jeunes mineurs sans papier ; nous travaillons avec la mairie de Montreuil pour la création d’un jardin vivrier avec des familles Roms ; nous avons multiplié les projets de gestion écologique et sociale d’espaces verts collectifs avec des bailleurs sociaux ; nous jardinons depuis huit ans avec les élèves du collège Travail, et depuis une dizaine d’années avec les écoles Pêche d’Or et Jules Verne, etc. Des activités qui remplissent, depuis longtemps, bon nombre d’objectifs affichés par les politiques publiques en matière de cohésion sociale, d’écologie, d’éducation, d’égalité des chances, de lutte contre les discriminations, et de diffusion culturelle et artistique.

Une véritable ferme en ville doit être impliquée dans la gestion des espaces verts qui l’entoure. La Bergerie des Malassis n’est pas une ferme urbaine décrétée par des lanceurs d’appels à projet. C’est une véritable ferme de quartier, avec une histoire. La Bergerie est un archipel de terrains où se développent les activités pédagogiques, d’insertion sociale et culturelles de l’association. Tous nos paysages sont fabriqués collectivement et de manière douce et artisanale, pour ne pas dire paysanne.

Pour en savoir +

Pour une présentation plus complète, vous pouvez télécharger le dossier de présentation de l’association Sors de Terre au format PDF.

Vous pouvez également regarder ce film de 10 minutes réalisé en 2016 sur la Bergerie des Malassis.


Pourquoi la bergerie ne peut pas être déplacée ?

Tout d’abord, de manière très pratique et concrète, la bergerie ne survivra pas pendant les deux années de travaux.

En effet, la surface disponible pendant le chantier sera de moins de 700 m2 sur un espace aujourd’hui entièrement bétonné qui sera viabilisé par la mairie mais où rien n’aura encore poussé. Il faudrait réussir à faire cohabiter sur cet espace : les enclos, les espaces de tri pour les sortir, tous les espaces techniques nécessaires au fonctionnement de la ferme, mais aussi les ateliers qui sont réalisés actuellement avec les jeunes sur le site même de Bergerie.

Supprimer les ateliers qui ont lieu tout au long de l’année dans la Bergerie, cela signifie supprimer une ressource importante pour la bergerie qui est par ailleurs ouverte gratuitement tous les jours à tout le monde.

Aujourd’hui, l’association possède 34 bêtes, elle dispose de 1500 m2 d’enclos et utilise aussi les espaces de l’école.

Faire cohabiter l’ensemble des espaces nécessaires pendant deux ans sur un lieu plus petit, qui plus est, sur un sol mort sur lequel rien n’a encore poussé, est impossible.

Mais aussi…

Notre volonté de rester sur notre emplacement historique va de paire avec le patrimoine arboré du site. C’est un véritable poumon pour le quartier des Malassis qui s’est tellement densifié. Les espaces naturels disparaissent tous les uns après les autres. Abandonner cet emplacement signifie abandonner les arbres à la destruction des tractopelles et donner à voir un massacre aux enfants qui verront les arbres détruits pour la création de leur nouvelle école. C’est un autre exemple que nous souhaitons leur offrir.

La Bergerie des Malassis est un symbole d’espoir positif, qui ne peut pas disparaître face à un projet de rénovation urbaine, qui a fait fi du patrimoine et de l’histoire du quartier des Malassis. Tous les quartiers, toutes les villes ne sont pas à égalité face à la densification et aux promoteurs, à travers notre lutte, nous portons et représentons la voix de très nombreux habitants, ne sachant comment se faire entendre face au rouleau compresseur des chantiers immenses qui durent depuis dix ans.